London est né et a passé la majeure partie de sa vie "normale" dans la ville du même nom. Malgré son statut, son pouvoir était facile à cacher et sa nature très peu souvent soupçonné. Il fit des études brillantes, obtint un excellent job et fonda une belle et heureuse famille, tout ça en moins de vingt-cinq ans.

Une promotion l'obligea à immigrer aux Etats-Unis avec sa femme et son(ses) enfant(s). Stress du travail, heures impossible, dépaysement trop brutal, tension au sein de son couple, etc... les choses devinrent peu à peu plus difficile à vivre une fois à New York et cela ne fit qu'empirer lorsqu'un deuxième pouvoir se manifesta. Il eut beaucoup de mal à le maitriser au début et celui-ci se présenta plusieurs fois de manière inopinée. Son épouse découvrit bientôt qu'il n'était pas tout à fait humain et prit peur.

Passant du statut de Spécial contrôlant son pouvoir à celui de Spécial soumis aux caprices de son pouvoir, ses nouvelles aptitudes pourtant toujours défensives firent des ravages dans sa vie, ne laissant qu'un champ de bataille en ruine. Il perdit tout ce qu'il avait : travail, famille, fortune, respectabilité,... mais le plus important de tout : son estime de lui-même et la santé mentale qui va avec. Seul avec lui-même, avec son cerveau trop encombré et trop actif, il se retrouva à la rue, sans confiance envers quiconque.

Même après des années, London n'a jamais réussi à remonter la pente. N'accordant sa confiance à personne, pas même lui-même, il vit de petits jobs instables, dans un des appartements minables d'un immeuble décrépi. Il ne se lie à personne bien longtemps et refuse catégoriquement d'inférer dans la cause des Spéciaux... sa cause. D'ailleurs, il évite de dire qu'il est un Spécial, même s'il ne va jamais jusqu'à mentir et dire qu'il est humain. Quiconque le découvre est certain de ne plus jamais le revoir.

▬ Personnage Libre
▬ Clan: neutre.
▬ Pouvoir:
Perception accrue – parvenant à percevoir plus d'élément de son environnement proche que le commun des mortels, il avait fait sa fortune dans le commerce grâce à cela, parvenant à saisir les troubles de ses interlocuteurs dans leurs gestes, les changements de température et d'odeur d'une pièce,... Il menait ainsi ses transactions d'une main de maître.
Vision ultra-perfectionnée – outre le fait qu'il peut voir les moindres détails microscopiques qu'un élément face à lui et ce de manière presque permanente et quotidienne, il peut voir des choses à des kilomètres de lui, peut-être le pourrait-il à l'infini si le paysage devant lui permettait de l'expérimenter. Lorsqu'il utilise ce pouvoir cependant, ses pupilles s'ouvrant à l'extrême, ses yeux semblant devenir entièrement noirs. Son utilisation lui provoque également d'insupportables migraines qui durent pendant plusieurs heures, sans parler de ses problèmes oculaires le temps de se réadapter à une vision "normale".
Rayon laser par les yeux – il développera cette capacité lorsqu'il acceptera ce qu'il est et commencera a manipuler plus souvent ces dons actuels.
▬ Age: entre 38 et 40 ans.

Une rencontre des plus banales, une suite plus imprévisible. Blessé sur son lieu de travail, London fut conduit à l'hôpital par son patron, bien contre son gré et fut soigné par le charmant docteur Bosworth.

« N'avions-nous pas convenu d'un rendez-vous pour ôter ces points, monsieur ? », s'exclama la doctoresse lorsqu'il revint la voir, deux semaines après la date fixée. « Oui... hum... Vous voyez, j'ai un peu oublié. C'est que j'ai eu beaucoup de choses à faire », avait-il tenté de se justifier. Après cela, elle l'avait examiné et ôté ses points tout en discutant. La conversation décontractée et banale qu'ils eurent leur fit du bien. Lui l'asocial manquait clairement d'occasion de discuter, tandis qu'elle avait bien besoin de penser à autre chose qu'à la mauvaise journée qu'elle venait de passer. Au moment de se quitter, il osa l'impensable : lui proposer d'aller boire un café. Elle accepta sans trop réfléchir. De manière implicite, ils s'engagèrent à ne rien attendre de l'autre, à ne prendre que ce que l'autre voulait bien donner et à ne pas s'engager sur le terrain glissant des confidences trop personnelles.

« London ? Tu te moques de moi ? Ton deuxième prénom c'est London ? Ta ville de naissance ! », rit-elle le jour où il lui avoua se “terrible secret”. « Parce que Pepper, c'est tellement plus noble, n'est-ce pas ? », se moqua-t-il alors qu'elle faisait la grimace. Leur “café comme ça” était rapidement devenu un “café hebdomadaire comme ça” au cours duquel ils parlaient de tous, de rien, de leurs journées, de leurs rêves, tout en évitant toutes implications plus profondes, tous détails sur leur vie privée. Comme une parenthèse d'une trentaine de minutes dans leur vie parfois trop chaotique pour eux. Et ça leur faisait du bien... trop peut-être...

« Ca va ? Tu as l'air... maussade. Encore une mauvaise journée au boulot ? » « Nan, c'est juste que c'est toujours difficile l'anniversaire de la mort de mon frère... » C'était sorti comme ça, malgré leur règle implicite, malgré leur promesse muette de ne pas aborder les choses trop personnelles. Elle avait révélé un moment clé de sa vie et le pire, c'est qu'elle avait aimé l'idée de lui en parler à lui, alors qu'elle n'en parlait que très rarement, même à ses plus proches amis. Alors, en même temps qu'elle fut soulagée de se sentir enfin libre de lui parler de choses plus importantes, alors qu'il appréciait l'idée d'entrer plus profondément dans la vie d'une personne qu'il appréciait énormément, tous deux prirent peurs. Les choses évoluaient lentement entre eux. Lentement peut-être, mais évoluaient quand même et aucun des deux ne savaient s'ils étaient près pour ça.

« J'ai compris depuis longtemps tu sais », lui dit-elle un matin qu'ils sirotaient leur café à l'écart des autres clients. « J'ai déjà vu ça tant de fois. Cette crainte du regard des autres. Cette perpétuelle impression que tu ne te sens pas à ta place dans la foule, avec les gens... avec moi, même. Tu es l'un d'entre eux n'est-ce pas ? » Il ne lui répondit jamais, mais d'un simple regard, ils surent qu'ils étaient sur la même longueur d'onde. Il était un Spécial, tout comme son frère. Elle était au courant de sa nature profonde. Il changea de sujet ce jour-là et profita au maximum de chaque seconde avec elle, osant même pour la première fois la toucher en lui prenant la main. Il avait été tellement surpris qu'elle resserre son emprise sur ses doigts. Elle avait compris que ce café serait leur dernier et qu'il allait la fuir et sans aucun mot, elle avait tout fait pour qu'il change d'avis et qu'il ne coupe pas les ponts avec elle, mais ce fut sans effet.

Depuis deux mois maintenant, ils ne se sont pas revus et ils se manquent terriblement. London fait tout pour éviter les endroits qu'elle fréquente, même si l'envie d'y aller et de s'y cacher, juste pour l'observer de loin est plus que tentante. Quant à elle, elle ignore comment le retrouver. A force d'y penser, elle réalise qu'il a appris beaucoup de choses sur elle (ces lieux favoris, ses plats préférés, ses musiques de prédilections,...), mais qu'il a toujours habilement maintenu la conversation de sorte qu'il n'ait jamais a divulguer la moindre information sur lui. Elle lui en veut un peu pour ça, mais elle le comprend. Se fondre dans la masse, rester invisible et intraçable, ce sont les meilleurs atouts d'un Spécial ayant fait le choix de rester à l'écart. Elle sait qu'elle ne le retrouvera jamais, même si elle essaye et cela la frustre d'autant plus qu'il lui manque terriblement...