Benjamin s'était levé tôt aujourd'hui et ce pour plusieurs raisons. Ces derniers temps, Le Centre avait accueilli un certains nombre de Spécial en son sein. Afin de savoir si ces derniers s'intégrait bien dans le Centre, un entretien obligatoire était réalisé par un professeur ou membre de l'administration du Centre.

Benjamin étant professeur dans le Centre et Directeur Adjoint du Centre à ses heures perdu, il était donc normal que celui-ci s'occupe d'un certains nombre d'entretiens. Voilà pourquoi il s'était levé si tôt aujourd'hui. Il s'était forcé à se préparer rapidement car il fallait qu'il feuillette les dossiers des personnes qu'il allait avoir en entretien.

Bien qu'il connaisse une bonne partie des personnes du Centre, il ne connaît pas forcement le parcours détaillé de chacun. Par conséquent, il était obligé de mettre son nez dans la paperasse. Cela ne le dérangeait pas tant qu'il n'avait pas à faire des rapports long comme le bras.

Il arriva donc dans son bureau à sept heures du matin. Son premier entretien était à neuve heures. Sachant qu'il allait avoir plusieurs entretiens dans la journée, deux heures pour regarder les dossiers n'était pas superflu.

La première à passé : Illyria Robyn Newberry, 17 ans, force herculéenne, résistance accrue, super-vitesse. A la vue de ces quelques informations, il se dit qu'il allait commencer en beauté sa journée. Une jeune femme avec un potentiel énorme et un avenir particulièrement prometteur.

Il continua de lire son dossier en acquiesçant par moment, en marmonnant également. Benjamin se rendait-il compte qu'il marmonnait seul dans son bureau ? Non, cela devait être causé par la fatigue. Tout en lisant son dossier qu'il trouvait particulièrement captivant, il scrutait l'heure de temps à autres.

Ainsi l'horloge afficha rapidement huit heures, puis huit heures et demi. Arrivé à cette heure-là, il se rendit compte qu'il avait passé une heure et demi à lire un seul dossier. Benjamin paniqua un peu : il fallait qu'il jette un coup d'œil à tout le dossiers de la journée pour être crédible dans les entretiens.

Il feuilleta en quatrième vitesse l'ensemble des dossiers restant jusqu'à ce que son horloge sonne neuve heures. A partir de ce moment, il arrêta sa lecture et rangea par ordre de passage les dossiers et rouvrit le dossier d'Illyria en prenant des notes de celui-ci sur une feuille qui se trouvait à côté en attendant l'intéressé.

→ La danse, la danse avait été et ce depuis toujours, un moyen de s'exprimer pour Illyria. Dès qu'elle a sû marcher, elle a su danser. En effet pour la jeune fille, la danse était tout -ou presque- quand elle avait besoin de se vider l'esprit, de se détendre bref quand elle voulait décompressée. Ce matin, elle s'est réveillé avec une énorme envie de danser, elle avait trop de choses dans la tête et elle devait décompresser et c'est pour cette raison qu'elle se rendit donc au sous-sol du Centre, ou se trouvait une petite scène, elle mit la musique adéquate (qu'elle diminua quand même histoire de ne pas réveiller tout le monde) et elle dansa, elle dansa encore et encore. Elle ne contrôlait plus rien car oui, ce n'était plus l'actrice mais plutôt la spectatrice de ce que son corps était en train de faire, des mouvements qu'il exécutait avec grâce et légèreté, elle dansait bien, très bien même et son corps ondulait au rythme de la musique. Elle dansa ainsi pendant une bonne demi-heure et épuisée, elle arrêta la musique et se rendit dans sa chambre histoire de prendre une bonne douche.

S'étant réveillée très très tôt pour aller danser, elle ne rencontra pratiquement personne sur son chemin et elle préférait ça à vrai dire, oui Illyria n'aimait pas trop les gens et surtout ceux qu'elle ne connaissait pas. Elle prit alors une bonne douche avant de se rendormir sur son lit, fatiguée par la demi-heure de danse qu'elle venait de faire. Elle se réveilla 2 heures plus tard et se rendant compte qu'elle allait être en retard pour le rendez-vous qu'elle avait avec le directeur adjoint du Centre, elle s'habilla à vitesse grand V avant de se rendre devant son bureau, elle hésita un instant et cogna doucement sur la porte.

Benjamin continuait sa petite prise de note avant l'arrivée de la dénommée Illyria. Il appréhendait un peu cet entretien car il en avait, à vrai dire, quasiment jamais fait, surtout de ce type là. Tout en écrivant, il réalisait que son frère avait vraiment insisté pour que les dossiers des membres du Centre soient le plus complet possible.

Tout le monde avait un dossier au Centre sauf deux personnes et cela allait de soi : Douglas G. Evans & Benjamin P. Evans, les fondateurs du Centre. Son frère avait jugé préférable qu'eux deux n'est pas de dossier pour faire planer le mystère et donc conserver une autorité sous-jacente dans le Centre et il avait réussi. L'ensemble des membres du Centre savait peu de choses du Directeur et de son adjoint, hormis le fait qu'il soit frère.

Ce mystère sur les frères faisaient peur aux autres. Une peur irrationnelle qui n'avait pas lieu d'être. Douglas et lui était loin d'être des bourreaux. La raison qui a poussé Douglas a ne pas leur faire de dossier était qu'il voulait gardé le passé de son frère et lui derrière eux. Alors que, s'ils avaient eu un dossier, leur passé aurait resurgit à chaque fois que quelqu'un aurait ouvert ces fichus dossiers.

Quoi qu'il en soit, là n'était pas la question. Benjamin attendait toujours Illyria pour l'entretien. Il s'arrêta de prendre des notes, posa son crayon et s'étira un peu. Ce qu'il n'aurait pas du faire d'ailleurs. Le fait de s'étirer avait réveiller sa fatigue de la nuit. Il se motiva et chercha un point de concentration : son bureau. Il se mit à le contempler de long en large.

La pièce était très spacieuse. Les murs de couleurs bleus clair donnaient l'impression d'être dans les nuages. Au point de vue des meubles, il n'y en avait que trois. Le bureau où il se trouvait étonnamment grand et moderne. Une espèce de commode sur lequel se trouvait une cafetière, une bouilloire, des sachets et des boites, ainsi que quelques papiers. Enfin, un immense meuble étagère qui faisait toute la longueur du mur à la droite de Benjamin. Ces étagères étaient toutes quasi pleines.

Il entendit quelqu'un frappé d'une façon assez timide sur la porte de son bureau. Il s'arrêta d'écrire et fixa intensément la porte de son bureau. D'une voix calme et posé, il lança :

« Entrez »

Il avait hâte de commencer l'entretien avec la jeune femme. Fouineur dans l'âme, il avait une multitude de questions diverses et variés. Sa prise de note le prouvait ! Il avait écrit une bonne trentaine de question sur sa feuille. Cela promettait un entretien des plus instructifs, mais aussi et surtout des plus fastidieux.

→ Pour être honnête, Illyria anticipait assez son entretiens, elle avait de nombreux à priori sur cet homme et les entretiens en général. En fait elle n'avait vu Benjamin que quelques fois auparavant, au détour d'un couloir ou lors d'évènements importants pour le Centre en tout cas elle ne le connaissait pas assez pour cerner quelle type de personnage il était.

Peut-être que c'était le genre d'hommes méchants et froids qui prenaient malin plaisir à torturer mentalement les enfants et à les voir souffrir ensuite, ceux qui noyaient les enfants de questions ou avec un peu de chance, le genre d'Hommes extrêmement gentil qui offraient des bonbons aux jeunes enfants -quoi que Illyria n'était plus vraiment une jeune enfant, bien au contraire et donc le tour du "gentil jeune homme avec pleins de bonbons" n'allait sûrement pas marcher avec elle, rien n'allait marcher avec elle en fait parce qu'il soit gentil ou méchant, cela n'allait pratiquement rien changer pour elle, ce n'était qu'un entretien après tout. Dès qu'elle entendit un "Entrez" elle ouvra doucement la porte, regarda la salle pendant quelques secondes avant d'enfin regarder l'homme présent au centre de la salle et de lui faire un léger sourire assez gêné.

Illyria trouvait la pièce assez grande, spacieuse mais il n'y avait pas vraiment beaucoup de meubles, il n'y en avait que trois en fait mais ce n'étais pas bien grave, la couleur des murs donnait un aspect apaisant pour la Belle et c'était assez étrange et inédit pour elle mais rien qu'à voir l'ambiance de la pièce, elle se sentait apaisée.
Elle avança alors maladroitement vers la chaise située en face de Benjamin tout en sachant que ce même homme n'arrêtait pas de la fixer pendant qu'elle marchait, à vrai dire elle trouvait ça assez gênant, elle n'aimait pas qu'on la regarde, elle préférait rester dans l'ombre de quelqu'un d'autre et pour que ce moment des plus gênants ne cessent elle marcha de plus en plus vite vers la chaise, elle s'arrêta et réalisa alors qu'elle allait être obliger de regarde Benjamin dans les yeux, oh mon Dieu elle détestait ça mais elle y était obligée si elle voulait parler avec lui.

« Euh...puis-je m'assoir? »

Elle préférait demander plutôt que de s'assoir directement, histoire de ne pas paraitre impoli. Après l'approbation de Benjamin, elle s'assit timidement sur sa chaise en regardant les murs autour d'elle, une chose était sûre: si elle le pouvait elle s’enfuirait en courant!

Benjamin regardait intensément la porte d'entrée qui ne tarda pas à s'ouvrir pour laisser entrer la jeune femme. Il constata une certaine hésitation dans le comportement d'Illyria. Elle s'avança timidement jusqu'au bureau de Benjamin. De toute évidence, elle n'était pas à l'aise. Peut-être était-ce dû au fait qu'il la fixait, mais Benjamin n'était sur de rien.

« Euh...puis-je m'assoir ? »

Illyria semblait en quelque sorte ralenti. Elle avait l'air d'être si apeuré qu'elle en perdait tout ses moyens. Elle n'avait pas l'air d'avoir l'habitude des entretiens elle aussi. Au moins, Benjamin n'était pas le seul et ça le rassurait. Il parut évident qu'elle était intimidé par Benjamin, mais elle n'avait pas à l'être. Benjamin ne mordait pas après tout.

Elle attendait une réponse et Benjamin la faisait languir, mais il était de lui répondre :

« Assieds-toi, je t'en pris. Je voudrais mettre les choses au clair dès maintenant. Tu peux me tutoyer dès à présent. Je tiens à ce que tu me parles librement. D'accord ? »

Il espérait qu'Illyria allait jouer le jeu. Il n'aimait pas vraiment qu'on le vouvoie. Ça lui donnait l'impression d'être plus vieux qu'il ne l'était déjà. Certes, Benjamin commençait à faire ses 32 ans, mais tout de même, il n'avait pas 60 ans. En plus de cela, il pensait vraiment que le tutoiement favoriserait l'échange avec Illyria.

Brusquement, un rayon de soleil entra par la fenêtre. Celui-ci se mit à éblouir Benjamin qui ne voyait plus grand chose. C'était un comble ! Benjamin avait le pouvoir de contrôlé la lumière et voilà que la lumière l'agressait. Non, mais franchement !

Il tendit la main vers la fenêtre et une espèce de voile s'abaissa sur la fenêtre. Une fois abaissé, les rayons du soleil se firent moins violent, plus tamisé. Benjamin venait de mettre ce qu'on pourrait appelé un filtre solaire. Un petit truc qu'il avait appris à faire il n'y a pas très longtemps.

« Bon ! Rentrons dans le vif du sujet si tu veux bien. J'ai un peu parcouru ton dossier et j'ai vu que tes pouvoirs était l'invulnérabilité, la force et la super-vitesse. C'est très intéressant. Avant d'arriver au Centre, comment cela se passait avec tes pouvoirs ? »

Ne voyant pas trop comment le formuler, il avait choisi une formulation un peu chaotique, mais compréhensible tout de même. N'ayant rien d'autre à ajouter, il attendit que Illyria réponde.

« « Assieds-toi, je t'en pris. Je voudrais mettre les choses au clair dès maintenant. Tu peux me tutoyer dès à présent. Je tiens à ce que tu me parles librement. D'accord ? »

Le moment était de plus en plus gênant pour la Belle, peut-être parce qu'elle ne savait pas à quoi s'attendre, mais il avait l'air assez gentil à première vu donc et si elle se sentait assez confiante, peut-être qu'elle ne se serait plus méfier de lui.
En y regardant d'un peu plus près, la salle était assez jolie, et l'atmosphère était assez apaisante, peut-être à cause de la couleur des murs. La personne qui avait décorée ce bureau avait fait un assez bon boulot et si Benjamin s'y plaisait alors Illyria ne voyait aucun inconvénient à le changer. Un rayon de soleil rentra brusquement par la fenêtre et vint aveugler Benjamin ce qui fit sourire Illyria puisque celui-ci pouvait contrôler la lumière d'après ce qu'elle avait entendue, la situation était donc assez drôle.
Il tendit alors la main et un espèce de voile s'abaissa sur la fenêtre, c'était la première fois qu'Illyria voyait cet homme utiliser ses pouvoirs, elle le regarda donc, un mélange d'étonnement, de surprise, et de fascination dans ses yeux.


« Bon ! Rentrons dans le vif du sujet si tu veux bien. J'ai un peu parcouru ton dossier et j'ai vu que tes pouvoirs était l'invulnérabilité, la force et la super-vitesse. C'est très intéressant. Avant d'arriver au Centre, comment cela se passait avec tes pouvoirs ? »

Illyria était assez rassurer par le fait qu'elle pouvait le tutoyer, cela la mettait dans une situation de confiance, comme si elle parlait à un ami ou une connaissance. Au son de sa voix elle semblait assez réservée au départ puis elle commença à gagner en assurance petit à petit...

« Et bien, au départ c'était assez compliqué. Avec la super-force, la plupart du temps les portes se retrouvaient brisés quand j'essayais de les refermer doucement au début je ne contrôlais rien du tout et c'est pour ça que j'évitais le plus de contacts possibles, afin de ne blesser personnes mais au bout d'un moment j'ai appris à contrôler cette force et maintenant je pense que je ne me débrouille pas trop mal, même si parfois quand les émotions reprennent le dessus ça peut parfois être difficile à gérer.»

Illyria fit une pause de quelques secondes, ce rendant compte que c'était l'une des premières fois qu'elle parlait de ses pouvoirs à quelqu'un. Elle hésita un moment puis continua.


« Pour la super-vitesse ça été beaucoup plus facile, sauf peut-être au tout début quand tout ce que je faisais, je le faisais super-vite et c'est devenu assez embêtant mais j'ai pu contrôler quelques jours plus tard, en résumé le contrôle des pouvoirs n'est pas un problème en soit parce que je trouve ça assez simple...quand on est calme parce que quand les émotions prennent le dessus, tout peut vite devenir incontrôlable. »

Au fil de la conversation, Illyria parlait avec de moins en moins de complexes et de plus en plus de facilités, ce qui l'étonna elle-même.