Encore une longue et dure journée, pensais-je en sortant du QGT, le célèbre bâtiment faisant office de Quartier Général pour les Traqueurs, victime de nombreux attentats dont les marques restaient chaque fois un peu plus profondément. Cette fois, la journée avait été pire que longue: j'étais resté cloué à mon bureau depuis neuf heures du matin, et je n'avait décollé de ma chaise que pour manger à midi. Vous voyez, c'est le genre de journée qui vous fatigue vraiment, parce le temps n'est pas du tout passé vite, et que vous vous êtes ennuyé royalement, alors que vous aviez quand même des papiers à faire. Du coup, vous avez dû rester plus longtemps, pour finir ce que vous aviez à faire. Bref, ce n'était pas vraiment le moment pour venir faire chier. J'étais déjà suffisamment en colère, aller m'embêter ne serait que chercher de graves ennuis.

Quand je vous dis que la journée avait été longue, j'avais plus que raison, puisque le soleil commençait déjà à se coucher. Les néons des lampadaires commençaient déjà à s'allumer, et l'arrivée de lumière artificielles dans New York marquait le début de la vie nocturne de la ville. Car si New York était une ville très active le jour, la nuit sortaient des individus dont tout bon citoyen ne veut pas entendre parler. Les criminels, les Spéciaux, les gens peu scrupuleux sortaient et tout ce petit monde cohabitait, pour le meilleur et pour le pire. Mais surtout pour le pire. La ville ne connaissait presque aucun trouble lorsque le soleil brillait, mais dès qu'il disparaissait, des événement plus horribles les uns que les autres se déroulaient.

Cependant, marcher dans Time Square le soir était plutôt reposant. En effet, les troubles dûs à l'obscurité était bien plus courants dans le Bronx, ou encore dans le Queens, que dans Manhattan, question de sécurité. En effet, bizarrement, le quartier le plus riche de la ville était aussi le plus protégé par la police, on pouvait se demander pourquoi, non? C'était certes injuste, mais c'était comme ça. Je ne décidais pas, et encore moins les pauvres habitants du Bronx qui n'avaient rien demandé à personne. Mais personne ne faisait rien pour renverser l'ordre des choses semblait il. Et ce ne serait surtout pas moi qui le ferait. Si un "héros" existait, qu'il s'annonce, mais ce ne sera jamais moi.

Mais ce soir ne semblait pas être un soir comme les autres. Enfin, je voulais dire par là qu'il se passait quelque chose d'étrange. Mes yeux furent comme attirés par un trouble. Il y avait de l'agitation à Time Square. C'était certes bizarre, mais cela semblait vrai. Des ombres dansaient, et des cris perçaient. Symptômes annonciateurs d'un combat, sans aucun doute.
"Pourquoi n'y mettrions nous pas notre grain de sel?", me demanda l'Autre.
"Assurément", répondis-je.

→ Une chose était sûre : ils n’avaient pas du tout l’habitude de se balader dans les rues de Manhattan et c’était même pour certain la toute première fois qu’ils s’y trouvaient.
Kerrigan n’était même pas au courant que ces Hostiles, ces très chères fidèles se baladaient actuellement dans les rues de la partie de l’une des plus grandes villes du monde qu’il détestait le plus. Ils voulaient se faire entendre, ils en avaient marre de rester cloitrées au Bronx comme des prisonniers, ils ne désiraient plus de cette vie et malgré le fait que leurs chefs leurs ai expressément interdit de sortir, ils l’ont faits.

Ils n’étaient pas nombreux, 4 ou 5 tout au plus mais ils étaient puissants ou plutôt : leurs pouvoirs étaient incontrôlables. Les humains détestaient les spéciaux sans aucunes raisons apparentes, ils avaient décidés de leurs donnés une raison bien concrète. Il n’ y avait pas trop de mondes dans la rue dans laquelle ils venaient d’apparaître parce que oui, ils venaient de se téléporter en plein milieu de Manhattan et réussissant en même temps à détourner tous les systèmes de sécurité de cette partie de la ville. Ils criaient, ils dansaient, ils voulaient faire du bruit, se faire entendre parce que oui, ils étaient devenus fous, tous. Quelque chose c’était réveillé en eux, quelque chose de puissant et poussant chaque Hostiles à se rendre à Manhattan et à détruire, encore et encore. Et c’est une femme qui débuta les hostilités (vous remarquerez le jeu de mots) elle se mit au milieu d’une ruelle, se préparant à enclencher son mystérieux pouvoir lorsqu’ils se rendirent compte de la présence d’une proie de taille : Heather Evans, la fille du créateur du Centre. La petite voix présente dans leurs tête augmenta de plus en plus, poussant ces hostiles, ces terroristes à attaquer et malmenée la jeune femme et ils comptaient bien le faire.

Heather c’était sûrement rendue compte de la présence d’autres personnes lorsqu’un homme tomba violemment sur le toit de sa voiture, arborant un sourire malsain. Quand la Belle femme se retourna, elle se rendit alors compte qu’elle était entourée de nombreuses autres personnes, elle était prise au piège, c’était certain.

Les gens sont parfois fous, ou du moins ils ont des fois des réactions qui ne semblent avoir aucune logique, pensais-je alors que je me rapprochait des troubles qui commençaient dans Times Square. Quelle personne avec un minimum de bon sens tenterait de rentrer dans Manhattant pour y semer la pagaille, ce quartier étant l'un des quartiers les plus surveillés au monde voire le plus surveillé du monde? C'est vrai quoi. Jamais ça ne viendrait à l'idée de quelqu'un de censé, si l'on a pas envie de se faire encercler de policiers, miliciens, ou autres Traqueurs qui vivaient et travaillaient dans le coin. Il semblait, à l'heure où je vous parle, que quelques personnes n'avaient pas encore compris ça. Et c'était à moi de leur inculquer.

Une femme marchait non loin de là. Elle n'était pas l'auteure des troubles, certes, mais que faisait-elle là, à cette heure là? Peut être sortait elle de quelconque rencontre galante, ou simplement aimait-elle se promener tranquillement au clair de lune. Enfin, façon de parler, parce que sans lune, pas de clair de lune. Logique. De toute manière, elle aussi se dirigeait vers les silhouettes. Mais ça ne semblait pas être en connaissance de cause à priori, puisqu'elle semblait absorbée dans ses pensées. Elle faisait peu attention où elle marchait. Et elle fut très surprise lorsque quelqu'un atterrit sur le capot d'une voiture juste à coté d'elle.

Enfin, moi aussi j'étais surpris. Déjà d'autres personnes entouraient la jeune femme. Les fauteurs de troubles assurément, puisque les silhouettes n'étaient plus là, dans l'ombre d'un bâtiment. Ces personnes n'étaient pas n'importe qui. Personne de normal n'aurait pu se déplacer aussi rapidement que ça. Ces personnes étaient de toute évidence dotées de pouvoirs. Le genre de personnes qui appartiennent au groupe de Kerrigan père quoi. En d'autres termes, des Hostiles.

Peu importe qui était cette femme, il fallait lui venir en aide. Ce n'étaient pas des Hostiles qui allaient faire la loi dans Manhattan. Et comme j'étais le premier sur les lieux, et que j'étais un Traqueur, ma tâche était de mettre ces individus hors d'état de nuir, voire de les tuer. Même si je préférais m'en abstenir. Je me rapprochais donc à grand pas, mais en tentant d'être discret, histoire d'avoir l'avantage de la surprise, et je me dirigeais vers l'homme sur la voiture.

"Allez, c'est parti", me dit l'Autre. Sa soif de sang était, comme toujours, palpable. Mais à vrai dire, ce n'était pas ça qui allait m'encourager ni me freiner. J'étais James Snowe avant lui. Aussi balançais-je un coup de pied sauté à l'Hostile sur la voiture avant de retomber bien sur mes pieds. Touché, évidemment. Au QG, on ne faisait pas qu'entraîner nos pouvoir. C'est vrai, le physique est tout aussi important. Mettre un ennemi hors d'état de nuir avec les pieds et les poings était moins fatiguant que de le faire avec son pouvoir.

"Ne vous inquiétez pas mademoiselle (ça fait toujours plus d'effet de dire "mademoiselle" que "madame"), je suis là pour mettre ces individus sur le carreau, et j'essayerais de faire en sorte que vous ne soyez pas blessée."
Mode héros-beaugosse-sauveurdedamoiselleendétresse activé en quelque sorte. L'histoire d'une seconde, je regardais son visage. Merde. Ce n'était pas n'importe qui. C'était Heather Evans.